Vendredi 21 Juin 1940
« Nuit relativement calme. La journée sera plus mouvementée. L’ouvrage connaitra de près l’infanterie ennemie. Mais chacun vivra et combattra avec le courage qu’à su lui communiquer la forte personnalité de son commandant d’ouvrage, le capitaine de Saint Ferjeux, aidé dans sa volonté de vaincre par le commandant en second, le Lieutenant Jacquot. « On ne se rendra pas », tel sera le slogan, qui redonnera confiance et développera les ingéniosités de résistance. A 9h, un groupe ennemi, conduit par un officier, s’approche du bloc 2. Le lieutenant Huet organise la riposte et s’installe dans la cloche, où viennent se briser les obus ennemis. Belle résonance. Le FM de cloche déclenche un tir : 1 soldat allemand est tué au moment où il franchissait le barbelé, 1 Feldwebel blessé. Un canon anti-blindage placé au Moulin à plâtre, commence 1 tir de neutralisation sur les créneaux de cloche, pour permettre le décrochage des assaillants. Les créneaux résistent mais 1 FM sera brisé et le caporal-chef Bom, légèrement blessé. Un violent tir d’artillerie du Simserhoff découragera définitivement l’ennemi. Après l’Armistice, l’Oberleutnant demandera à être photographié à côté du Caporal Bom, en souvenir du danger couru ; il veut envoyer cette photo à sa fiancée. Jamais, dit-il il n’encourut un tel danger.
Dès ce moment, le lieutenant Hacquard, observateur d’artillerie, se rend compte que le bloc le plus exposé est le bloc d’entrée, commandé par le lieutenant Huet ; aussi un Marechal des Logis sera-t-il là, désormais, en permanence pour permettre un repérage plus précis des batteries ennemies. Et il fera du bon travail : les Allemands se plaindront de ce qu’ils appelleront le « canon-mitrailleur ». On la reddition du l’ouvrage du Haut Poirier et des casemates du 133è R.I.F. »
Ltn Huet
Lors de cet affrontement, le caporal-chef Bom, est blessé par l’obus allemand à la gorge, à la joue, à l’oreille, au nez, et au poignet gauche. S’il n’avait pas fermé le clapet de visé de son arme quelque instants avant que l’obus n’explose, il n’aurait pas survécu.
En plus des blessures dus aux éclats d’obus, il est blessé à la figure. Il a oublié de mettre le sac qui récupère les étuis. Les étuis brulants éjectés ricochent violemment contre la paroi de la cloche et lui tapent dans la figure.
Le caporal-chef est soigné à l’infirmerie du lieutenant Blanc après que le Simserhof ait réduit les canons allemands au silence.
Source :
Journal de marche du lieutenant Huet (mis à disposition de l’association par M. Patrick Perrin, retranscrit par F. Dannenhoffer) –
Témoignages des caporaux-chef Cauchy et Bom, recueillies et publiées par Olivier Koch dans le livre Le Petit Ouvrage de Rohrbach (disponible à la vente à la boutique du Fort Casso, à Rohrbach-lès-Bitche).
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